L’intruse est le deuxième roman de Guénane édité par Chemin Faisant, une fresque historique qui nous plonge à l’époque du Second Empire et nous fait voyager depuis la France jusqu’en Amérique du Sud. L’extraordinaire destin d’une femme emportée par l’Histoire…
Zoom sur Guénane
— Bonjour Guénane. Tu fais partie de Chemin Faisant depuis quelques années déjà et nous avons publié ensemble plusieurs ouvrages de toi, En rade (tomes 1 à 4) et Camille et son ange. Avant de nous parler de L’intruse, ton dernier roman, peux-tu nous expliquer ce qui t’a incitée à rejoindre l’association ?
— Depuis cinquante ans, en poésie comme en prose, je ne me suis adressée qu’à des éditeurs modestes et j’ai apprécié cette aventure-là dans la simplicité et la sympathie affectueuse. C’est en 2004 que moi, rétive à la BD et au genre polar, j’ai commencé à côtoyer le petit monde de Chemin faisant et deux nouvelles illustrées sont parues dans la revue Le Cri du menhir. Camille et son ange, les quatre tomes illustrés des brèves de cale En rade ont suivi, et ce fut chaque fois une joyeuse collaboration. Et un résultat très satisfaisant. Il suffit parfois de quelques fidèles talentueux et têtus pour qu’une association perdure, évolue et s’ouvre à tout, même à l’Histoire, la preuve !
Une édition associative demeure humble, « confidentielle », mais elle est aussi une alternative au dédale des grandes maisons d’édition et des grands diffuseurs.
— Parlons de L’intruse maintenant. Tu nous fais découvrir un personnage qui a véritablement existé. Elisa Lynch, maîtresse au XIXe siècle du président dictateur du Paraguay, Francisco Solano Lopez. Quand et comment a eu lieu la rencontre entre toi et ton héroïne ?
— J’ai découvert Elisa en 1977, au Paraguay ( pays coincé entre le Brésil et l’Argentine ) où j’ai vécu six ans et où tout le monde l’appelle encore Madama Lynch, ce qui souligne à la fois son importance et son étrangeté.
Curieuse, j’ai eu tout le temps de lire, interroger, entendre les contradictions et les points de suspension que son nom génère toujours. J’ai engrangé, et, plus tard, par l’écriture, j’ai ressenti le besoin de fixer cette rencontre hors norme liée à l’épisode le plus sanglant de l’histoire de toute l’Amérique du Sud, mais aussi à l’histoire de la France au XIXe siècle.
— Depuis combien de temps portes-tu ce projet ? Cela a dû te demander beaucoup de recherches et de documentations ? Dans ton roman, Elisa Lynch côtoie Napoléon III, Victor Hugo, nous fait voyager depuis l’Irlande où elle est née, jusqu’à l’Amérique du Sud où sa vie sera liée au destin tragique du dictateur. Colles-tu à la réalité ou t’es-tu permis quelques libertés historiques ?
— En 1995, je n’avais pas d’ordinateur et la première version de L’intruse fut donc manuscrite, deux ans et demi de travail obstiné. C’est un roman historique et cette vérité-là doit être respectée. Les faits ne s’inventent pas. Elisa appartient à l’Histoire mais elle est une héroïne de légende et tout auteur peut s’approprier, recréer ce qui est invérifiable, je ne m’en suis pas privée.
Avant de proposer L’intruse à Chemin Faisant, j’ai retravaillé toute la version initiale, j’ai élagué, resserré sans trahir le poids historique .
NB: Et parce que Chemin Faisant est avant tout un collectif d’auteurs, un grand merci à Béatrice Le Moigne pour la superbe illustration de couverture.
L’intruse de Guénane, éditions Chemin Faisant, mars 2018, 366 p.
Prix de vente: 13 € + 3 € de frais d’envoi (gratuit à partir de 2 ouvrages commandés)
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Au catalogue:
Chemin Faisant, éditeur littéraire 