J’ai découvert ce livre dans le sac d’une malheureuse vieille dame qui venait de se le faire voler à cinq cents mètres de là. Le temps de récupérer de ma course et de balancer à l’égout tout un tas de vieilleries sans valeur et je me suis retrouvé avec cet étrange objet à la main Continuer à lire … « J’ai lu pour vous « L’Odyssée »: une chronique de James Wouaal »
J’ai découvert ce livre au Mans, le quatorze décembre mille neuf cent quatre-vingt-huit, à dix-sept heures douze et des poussières, abandonné sous un porche d’église. Je m’en souviens bien, c’était un soir de Noël… Oui, je sais ce que vous pensez, mais moi à cette époque, je fêtais toujours Noël le quatorze, c’était le jour de l’anniversaire de notre fils et du coup ça nous économisait un cadeau. Enfin ça c’était avant le divorce : (mon ex me trouvait pingre).
Un café en main, je regarde au-dehors. Il fait froid, quelques mouches de neige blanches filent dans un ciel triste, poussées par un mistral faiblard. Des froids, j’en ai connu bien d’autres, les pires se cachent au fond de vous quand un acide dégoût des hommes et de vous-même leur a ouvert la porte, quand vous n’avez plus pour évasion que les mots des autres, couchés sur des pages sales.
Tout cela est bien loin, si loin, et ma mémoire si peu fiable… Je vais vous parler d’une œuvre aussi majestueuse que le décor qui l’abrite. Mais un petit mot des circonstances qui ont mené cet ouvrage entre mes mains.